Monter un projet collectif avec un public est une forme d’intervention sociale très utile… mais qui demande une grande technicité et beaucoup de temps !
Les projets collectifs : un enjeu de l’intervention sociale
La mise en œuvre d’un projet d’intervention collective auprès d’un public est devenue un enjeu majeur de l’Intervention sociale. Complémentaire aux autres formes d’intervention sociale, elle correspond ainsi parfois à une injonction politique et institutionnelle forte de la part des financeurs, des institutions de tutelle ou encore des équipes de direction.
Travail social de groupe (TSG) et Développement social global (DSL) : ces méthodologies ont fait leur preuve, depuis le Canada d’où elles proviennent et ont été co-construites en conjuguant les pratiques des experts des sciences sociales (empruntant les méthodes des sciences humaines et sociales : ethnologie, sociologie, anthropologie) et celles des professionnels de l’Intervention sociale.
Introduites ensuite en France à partir des années 80, elles ont connu un certain succès, avant même de devenir une injonction politique et institutionnelle ces dernières années.
Pour les usagers, participer à un projet collectif leur permet d’être « acteurs » au sens plein du terme de leur vie, de (re)développer au sein d’un collectif le « pouvoir d’agir », de (ré)créer du lien social et ainsi de tendre vers une nouvelle autonomie.
Monter un projet : c’est tout un travail !
Aujourd’hui, dans les structures du travail social, même si les équipes ont bien repéré les besoins et les problématiques communs aux usagers qu’elles accompagnent, elles ne sont pas toujours en mesure de consacrer du temps à la construction de projet d’intervention adapté à ces besoins et ces problématiques, car elles sont déjà largement mobilisées sur l’intervention individuelle.
L’ingénierie de projet est très chronophage : depuis le diagnostic précis et global des besoins et des problématiques du public jusqu’à la mise en œuvre de l’intervention collective et son évaluation, en passant par le montage du projet, sa formalisation, la recherche de partenaire interne et externe, sa validation par l’équipe de direction, sa valorisation…
Elle requiert une organisation qui diffère de celle du fonctionnement habituel du service : un comité de pilotage doit être constitué pour l’occasion, composé des membres de l’équipe souhaitant s’investir dans le projet, et qui sera référent de l’ensemble des étapes du projet.
Elle requiert aussi une posture professionnelle et des relations entre professionnels différentes (dans le montage de projet, comme dans la conduite du projet elle-même et son évaluation), qui demandent à être pensées en amont et organisées pour être mises à profit.
La conduite de projet dans son ensemble demande une technicité très précise et une méthodologie spécifique auxquelles les équipes ne sont malheureusement pas toujours formées (le diplôme de niveau I : le Diplôme d’Etat d’Ingénierie Sociale a été créé dans ce sens par exemple).
Le besoin d’un appui et un soutien technique, méthodologique et organisationnel
Tous ces éléments tendent à conclure qu’un appui et un soutien aux plans technique, méthodologique et organisationnel sont nécessaires pour que les équipes mènent à bien leur mission dans le cadre de l’intervention sociale d’intérêt collectif.
SeP et ses formateurs se proposent d’accompagner le montage du projet, dans toutes ses étapes jusqu’à son évaluation :
– Mise à plat du repérage des besoins et des problématiques communes par la réalisation d’un diagnostic précis ;
– Construction du projet d’intervention collective (objectifs, fréquence et déroulé, recherche de partenariat, recherche de financement éventuel auprès de partenaires…) ;
– Rédaction du projet pour une présentation institutionnelle et son éventuelle pérennisation ;
– Mise en œuvre effective du projet, sa conduite tout au long des rencontres avec le public ;
– Evaluation du projet et sa valorisation.
SeP propose de dérouler cette formation-action sur 6 mois mais elle peut varier selon le type de projet mené : les équipes seront juges du projet, de son contenu et des modalités organisationnelles et temporelles. Ainsi, des ajustements peuvent être apportés selon la demande et les besoins de la structure, le type de projet envisagé, etc.
En résumé : apports pour le service et les participants
Apports pour le service :
– valorisation des activités du service ;
– valorisation des membres du comité de pilotage ;
– développement du partenariat, interne et/ou externe.
Apports pour les participants à la formation-action :
– Apprentissage de la méthodologie de conduite de projet et de ses différentes étapes :
– méthodologie et essence du diagnostic et co-construction des outils adéquats ;
– méthodologie de la formalisation et de la valorisation d’un projet ;
– méthodologie de l’évaluation et co-construction des outils adéquats ;
– montée en compétence dans la construction de futurs projets collectifs.
– Mise en œuvre concrète d’une intervention d’intérêt collectif ;
– expérimentation de l’ensemble des étapes du projet jusqu’à l’animation du groupe constitué ;
– réflexion et mise en pratique d’une nouvelle posture professionnelle dans le cadre du projet collectif ;
– développement de relations différentes avec les usagers, lesquelles peuvent avoir des répercussions sur l’accompagnement individuel.
En résumé : Originalité et forces de l’approche méthodologique de SeP
Le rôle de l’intervenant SeP dans la formation-action
En tant que soutien aux plans technique, méthodologique, organisationnel et temporel envers l’équipe, il pourra par exemple :
– Insuffler une dynamique qui ne demande qu’à exister au sein de l’équipe pour mettre en place un projet ;
– Définir le projet avec l’équipe en respectant la déontologie et l’éthique du travail social, des missions et des rôles des professionnels ;
– Constituer le comité de pilotage et définir ses rôles ;
– Aider à organiser au plan temporel et organisationnel la conduite et la mise en œuvre du projet ;
– Accompagner l’équipe dans chacune des étapes de la conduite du projet ;
– Co-construire avec l’équipe les outils adéquats propres à chacune de ces étapes (outils du diagnostic, outils organisationnels, outils rédactionnels, outils d’évaluation du projet),
– Réfléchir avec l’équipe et les soutenir dans la mise en pratique d’une nouvelle posture professionnelle nécessitée par la conduite de projet d’intérêt collectif.
Un cadre éthique et déontologique correspondant aux missions de la structure
Les équipes sont et restent les expertes de l’intervention sociale, au travers des constats qu’elles mènent chaque jour dans leur accompagnement, de leur connaissance fine des usagers qu’elles accompagnent, des problématiques communes qu’ils rencontrent.
Le projet ainsi constitué sera respectueux de l’éthique et de la déontologie ainsi que des missions et des rôles des professionnels de l’équipe et de la structure.